« Nouvelles considérations sur la doctrine atomiste des simulacres (eidola) à partir du livre II du Sur la nature d’Epicure »

Giuliana LEONE, Università degli Studi di Napoli « Federico II »
« Nouvelles considérations sur la doctrine atomiste des simulacres (eidola) à partir du livre II du Sur la nature d’Epicure »

Argument :

      L’édition critique du livre II du Sur la nature d’Épicure parue récemment à Naples (Bibliopolis, 2012) rappelle fortement la nécessité de revenir aux textes « en tant que témoignages à la fois de l’histoire et de la pensée », exigence dont Marcello Gigante s’est fait l’apôtre. On a bien trop souvent, en effet, prétendu connaître la pensée d’Épicure « sans Épicure », en se contentant de recourir aux témoignages indirects et en négligeant même l’apport fondamental que constituent les papiri d’Herculanum, seuls textes, comme on le sait, à avoir permis la restitution de l’œuvre capitale du philosophe de Samos. L’état fragmentaire de ces rouleaux carbonisés ne justifie aucunement que l’on doive renoncer à tenter de comprendre un texte, assurément difficile, mais qui n’en rapporte pas moins des détails de la doctrine de la plus haute importance ainsi que nombreux arguments de caractère polémique, lesquels, évidemment, ne pouvaient trouver place dans les abrégés d’Épicure que nous connaissons par la tradition laërcienne.

        Un long travail de reconstruction et de reconnaissance autoptique des papiri par lesquels nous est parvenu en deux exemplaires le livre II du Sur la nature a conduit à l’établissement de l’édition critique d’une large part d’un texte qui, au moins dans sa partie finale, permet la reconstruction de l’argumentation dans sa continuité. Il a dès lors été possible de mettre en évidence et de restituer dans la diversité de leurs articulations les structures conceptuelles de l’ensemble de ce livre, consacré, comme on le sait, à des thèmes fondamentaux relatifs à la cosmologie et à la gnoséologie.

    La communication se propose d’examiner et de discuter un certain nombre de questions relatives à la doctrine atomistique des simulacres (eidola) que seule l’édition de ce livre a permis de poser pour la première fois, doctrine héritée de l’ancien atomisme mais qu’Épicure a su renouveler en profondeur introduisant des innovations en réponse aux critiques que ladite doctrine avait suscitées principalement de la part de l’École d’Aristote.

Ces séminaires sont organisés en collaboration avec le Centre d’études sur la pensée antique « kairos kai logos ».