« Le temps chez Proclus »
Jesús de GARAY, Université de Séville
« Le temps chez Proclus »
Argument :
Le temps occupe une place centrale dans la philosophie de Proclus. Il représente en effet avec l’âme, et conjointement à elle, la médiation entre le monde intelligible et le monde sensible. Le Commentaire sur le Timée, centré sur l’explication de l’Univers physique, contient des références continuelles au temps et une longue exposition systématique en III, 1-96. L’univers est essentiellement temporel et la connaissance humaine également.
En conséquence, le temps délimite l’horizon de l’existence humaine — aussi bien pour le corps que pour l’âme — et s’expose comme une réalité essentielle dans l’optique de l’homme.
La doctrine de Proclus sur le temps s’articule autour de deux considérations générales. D’une part, il y a un temps premier qui est un et le même pour toutes les réalités existant dans l’univers, âmes comprises ; d’autre part, le temps est cyclique et éternel, ce qui veut dire qu’il a toujours existé et qu’il détermine le renouvellement constant et infini du monde.
Je centrerai mon analyse sur le Commentaire sur le Timée et en particulier sur III, 1-32, qui condense l’essentiel de la position de Proclus. Dans ce passage, il se livre à une critique des thèses d’Aristote et de Plotin (entre autres), et, simultanément, il expose sa propre définition argumentée du temps.
Même si Proclus affirme qu’il prétend seulement donner une interprétation correcte du Timée, il n’en est pas moins vrai que les objections (explicites ou non) à l’encontre d’Aristote sont fréquentes. Proclus assume les présupposés aristotéliciens mais, sous bien des aspects, il en déplace et parfois en renverse la portée.
Ces séminaires sont organisés en collaboration avec le Centre d’études sur la pensée antique « kairos kai logos ».
