Tiphaine Milani

Pôle: 
Histoire de la philosophie ancienne
Grade: 
Doctorant
Ancien membre
Unités de recherche: 
Histoire de l'ontologie et métaphysique
Vérité et langage
Année de première inscription: 
2014.00
Nom de la thèse: 
Philosophia entre Logos et Paideusis chez Isocrate
Sujet de la thèse: 

Une tradition philosophique est parvenue jusqu'à nous : la tradition socratique. Mais au temps où Platon était Platon, le platonisme n'existait pas encore. Ce dernier a créé une philosophie que la tradition a reconnu comme telle mais la philosophie existait avant Platon. Avant que Platon lui donne le sens que nous  connaissons la philosophia était sœur de l'éducation. La philosophie se rapporte alors à la culture intellectuelle et générale notamment à travers l'apprentissage de la technique rhétorique, de l'art de l'éloquence. Le sens que donne Isocrate à sa philosophia correspond en partie à cette définition présocratique et ma thèse s'inscrit dans une lignée de recherches portant sur les liens qu'entretient la philosophie de ce dernier avec le discours et l'éducation.

                 La philosophie d'Isocrate,  rivale  de  celle de  Platon,  accorde –  tout comme cette dernière – une grande importance au discours et à l'éducation. Mais la philosophie d'Isocrate ne fut pas reconnue comme telle par la tradition car s'éloignant sur de nombreux de points de la définition platonicienne. Mon objectif est de montrer qu'Isocrate n'est pas qu'un maître de rhétorique et que ses discours  ne relèvent pas seulement de l'art  littéraire et de  la mise en application d'une téchnè rhètorikè mais, bien au contraire, qu'il met en place une véritable réflexion sur le logos, ce dernier permettant la formation morale et politique de l’homme.

 

Sous la direction de (IHP): 
Points forts de recherches et résultats marquants: 

Mon premier objectif a été de tenter de donner une définition du terme philosophiA chez Isocrate. Pour cela, j’ai procédé à une analyse précise du terme dans l’oeuvre d’Isocrate et j’ai examiné tous les passages dans lesquels il apparaît afin de saisir les tenants et les aboutissants de ce concept. Tout d’abord, il m’a semblé que le concept n’était pas fixé immédiatement, qu’il suivait une évolution qui ne se décantait que par la confrontation des différences occurrences. Si philosophiA est clairement associée à la maîtrise du discours, cette dernière n’a pour seul but que la vertu. La philosophiA n’est pas seulement maîtrise du logos, mais maîtrise du bon logos. Réduire la philosophiA a une culture oratoire, c’est faire fi du rôle qu’Isocrate donne au discours. La philosophie est sous-jacente aux discours. Impossible donc de séparer chez Isocrate les aspects oratoires et les aspects philosophiques.

Tiphaine
Milani